J'ai grandi avec la certitude de n’être qu’une poussière dans ce monde si lisse et transparent. Je pensais ne pas être différent des autres, glissant sous le vent de la liberté enchantée. Je regardais le ciel et n'y voyais que des éclats de bleu surfant sur la vague de l’insouciance. J'adorais avoir des reflets dorés dans les yeux. Sentir une chaleur légère envahir mes sens et dévorer du regard les courbes enlacées des bâtiments délavés.
La paresse des nuages encourageait mon inaction à rester immobile. Je voulais encore forcer mes yeux à dépeindre la brume enveloppant la détresse de mon âme. Je suffoquais à l’idée de ne plus voir la tendresse grimaçante des gouttes perler à la lisière de mon cœur. Je rêvais de partir sans amertume ni douleur. Mais jamais je n'aurais pensé décider de rester ici, muré dans mes incertitudes, emprisonné dans une musique qui n’était pas la mienne.
Je me retrouve isolé dans une bulle, oppressante et givrée, aux sons crissant sous la lame de verre. J’avance, les mains tendues vers des endroits sombres et transpirant d’humeurs déchirantes. Mon esprit erre, affamé de senteurs odorantes et de rires fleuris. Les allées entachées de pas furtifs embaument mes oreilles de bourdonnements sereins.
Je me noie dans les cris de douleur des déferlantes, dévastées et surprises de ne plus me voir. Je m'enfonce dans les abysses éteintes et parsemées de larmes vides et creuses de désillusion. J'agrippe sans forces un morceau d'envie caressé par le tendre désir de rester hors d’atteinte. J’embrase mes sens d'une douce folie, une cruelle routine, pressée de trancher une part de tristesse.
Mon corps se replie sur lui-même et mes doigts dansent épris d'une caresse subtile faite d'amour mordu et déchiré. Ma peau se creuse et se tend, faisant grincer mes dents. J’observe les alentours, déchiffrant les codes millénaires d'une société détrempée par des années d’évolution.
Je me lève, remets mes lunettes et quitte à regret ce banc ensoleillé par les sourires des passants…
Un jour, je m'en irai par la grande porte. Celle de mon âme débarrassée de sa clé de verre.
Enfin libre
mercredi 12 septembre 2018
Noire
Elle me protège des maux anachroniques, faisant craquer les endroits trop fragiles. Elle vit de ma souffrance et se repaît de mes sommeils verglaçants qui me laissent parfois de glace. Elle creuse sans répit des sillons amères ressemblant à des entailles. Elle arrache sans cesse des morceaux de moi les laissant s’éparpiller et voleter dans une atmosphère lourde. Je sais que je ne peux vivre sans elle et pourtant je ne peux me résigner à la laisser faire de moi l’objet de ses délices.
Je la porte parfois comme un fardeau incapable de danser telle une poussière d’étoile. Le vent m’entraîne dans des lieux qui ne chantent que lorsque la pierre pleure. Elle pèse de tout son poids sur ma personne et me coupe le souffle chaque fois que je veux l'aider à avancer plus loin que l’horizon de mes yeux. Jamais le soleil ne m'a autant brûlé mais j'ai supporté la douleur parce que je devais me montrer aussi fort que le sable centenaire. J’ai senti mes pieds se couper et perdre ce précieux liquide, celui qui teinte la mort de son sourire.
Je suis las d’être dans ce cercueil de verre entourant mes idées savoureuses et délicieuses. Je vois que le temps ne me laisse pas mener mon destin tel que je le voudrais. Il dessine sur moi le naufrage de ma vie et je ne peux que respirer en souvenir de ces vertes années. Mes os craquent et me rappellent que je suis toujours là. Immobile, humant l’air fissuré, inquiet de n’être plus qu'un souffle à bout. Je sens ma bouche vide chercher une goutte d’amertume et se remplir d'odeurs poisseuses. Une larme coule, traçant sans le vouloir une longue plainte de désirs enchantés. Elle glisse ivre et caressante les creux imparfaits de cette amie si longtemps bafouée.
Tu es belle, et certainement pas aussi parfaite mais je compte sur toi autant que toi sur moi.
Merci ma peau
Je la porte parfois comme un fardeau incapable de danser telle une poussière d’étoile. Le vent m’entraîne dans des lieux qui ne chantent que lorsque la pierre pleure. Elle pèse de tout son poids sur ma personne et me coupe le souffle chaque fois que je veux l'aider à avancer plus loin que l’horizon de mes yeux. Jamais le soleil ne m'a autant brûlé mais j'ai supporté la douleur parce que je devais me montrer aussi fort que le sable centenaire. J’ai senti mes pieds se couper et perdre ce précieux liquide, celui qui teinte la mort de son sourire.
Je suis las d’être dans ce cercueil de verre entourant mes idées savoureuses et délicieuses. Je vois que le temps ne me laisse pas mener mon destin tel que je le voudrais. Il dessine sur moi le naufrage de ma vie et je ne peux que respirer en souvenir de ces vertes années. Mes os craquent et me rappellent que je suis toujours là. Immobile, humant l’air fissuré, inquiet de n’être plus qu'un souffle à bout. Je sens ma bouche vide chercher une goutte d’amertume et se remplir d'odeurs poisseuses. Une larme coule, traçant sans le vouloir une longue plainte de désirs enchantés. Elle glisse ivre et caressante les creux imparfaits de cette amie si longtemps bafouée.
Tu es belle, et certainement pas aussi parfaite mais je compte sur toi autant que toi sur moi.
Merci ma peau
dimanche 9 septembre 2018
Morsure
J'ai senti une douleur lancinante battre mon cou. Une envie sourde de tout lâcher et de me réfugier dans un espace clos, ouvert sur les émotions. J'avais envie de crisper mes doigts fins sur une fêlure profonde de mon âme. De danser sur un air déchirant d'espoirs déchus. De glisser sur une musique, glaçant les esprits entraînants vers un abîme de sécheresse laconique.
Une plainte silencieuse est née dans ma gorge nouée par l’angoisse vérité d’être seule. Mes yeux ouverts ne voyaient que le reflet de ma peine brutale et lourde. Le noir faisait place au blanc et la lumière enflammait ma cornée fragile. Un cri solitaire s'emparait de mon corps transpirant l’amer abandon de disparaître.
La pierre froide et humide me rappelait mes moindres démons enfantins. La peur s'insinuait lentement entre deux erreurs du passé. Et remontant les méandres tortueux de mon immobilité elle gravit les sables mouvants de son cruel destin. La lame froide et désincarnée s’immisce entre les effluves de mon corps flasque et tiède. L’empreinte de son odeur imprègne ma chair fragile et désarmée.
Lorsque je reviens du monde endormi, c’est un dégoût profond de la nature qui fait remonter toutes les saveurs sauvages de mon ventre meurtri. J'ai mal sans trouver quel nom porte cette douleur. Mon imaginaire a repris le dessus et je me sens plus faible que jamais. Sale et détruite, vivante mais morte, souillée et dévastée.
J’ai des marques et des griffures imprimées sur ma peau pourtant si douce. Mes seins portent les stigmates d'un avenir incertain et d'une route plus sombre. Je voudrais ôter ces taches invisibles et faire disparaître ces meurtrissures qui m'ont blessée à vie.
J'ai encore le goût putride de leurs mots indélicats en bouche. Leurs rires et autres cris transpercent mon cœur d'une infâme sécheresse démunie. Leurs langues gluantes et fétides ont barbouillé mes zones tendres et accueillantes d'un mépris sournois déshumanisé.
J’entendrai toujours leurs voix si impudiques et ces souffles si inconscients de désirs inassouvis. J'ai peur de vivre, ici ou ailleurs. De me retrouver face à ces monstres d’égoïsme si sûrs de leur pouvoir du nombre supérieur à une. Je suis déchirée, dévastée et inconsolable d’une sélection non naturelle.
Cette morsure a tailladé mon être et fait de moi la victime d'un sentiment bestial, décrié mais toujours actif. Je me sens faible et ravagée par une horde de charognards prêts à se jeter sur leur morceau de bidoche avariée et infestée de larves grimaçantes.
Cette cicatrice mord mon épiderme et suinte d'une douleur tenace et récurrente. Je voudrais cesser de penser mais si je m’arrête je meurs, immobile dans cette poussière lumineuse et caressante. Cette tendresse apparente me transporte vers des lieux où des bottes ne sont pas légion. Je m’effondre, perdue entre deux atmosphères, isolée mais entourée, seule mais encerclée.
Vivre, survivre et revivre…
Sans, pendant et après un viol…
Une plainte silencieuse est née dans ma gorge nouée par l’angoisse vérité d’être seule. Mes yeux ouverts ne voyaient que le reflet de ma peine brutale et lourde. Le noir faisait place au blanc et la lumière enflammait ma cornée fragile. Un cri solitaire s'emparait de mon corps transpirant l’amer abandon de disparaître.
La pierre froide et humide me rappelait mes moindres démons enfantins. La peur s'insinuait lentement entre deux erreurs du passé. Et remontant les méandres tortueux de mon immobilité elle gravit les sables mouvants de son cruel destin. La lame froide et désincarnée s’immisce entre les effluves de mon corps flasque et tiède. L’empreinte de son odeur imprègne ma chair fragile et désarmée.
Lorsque je reviens du monde endormi, c’est un dégoût profond de la nature qui fait remonter toutes les saveurs sauvages de mon ventre meurtri. J'ai mal sans trouver quel nom porte cette douleur. Mon imaginaire a repris le dessus et je me sens plus faible que jamais. Sale et détruite, vivante mais morte, souillée et dévastée.
J’ai des marques et des griffures imprimées sur ma peau pourtant si douce. Mes seins portent les stigmates d'un avenir incertain et d'une route plus sombre. Je voudrais ôter ces taches invisibles et faire disparaître ces meurtrissures qui m'ont blessée à vie.
J'ai encore le goût putride de leurs mots indélicats en bouche. Leurs rires et autres cris transpercent mon cœur d'une infâme sécheresse démunie. Leurs langues gluantes et fétides ont barbouillé mes zones tendres et accueillantes d'un mépris sournois déshumanisé.
J’entendrai toujours leurs voix si impudiques et ces souffles si inconscients de désirs inassouvis. J'ai peur de vivre, ici ou ailleurs. De me retrouver face à ces monstres d’égoïsme si sûrs de leur pouvoir du nombre supérieur à une. Je suis déchirée, dévastée et inconsolable d’une sélection non naturelle.
Cette morsure a tailladé mon être et fait de moi la victime d'un sentiment bestial, décrié mais toujours actif. Je me sens faible et ravagée par une horde de charognards prêts à se jeter sur leur morceau de bidoche avariée et infestée de larves grimaçantes.
Cette cicatrice mord mon épiderme et suinte d'une douleur tenace et récurrente. Je voudrais cesser de penser mais si je m’arrête je meurs, immobile dans cette poussière lumineuse et caressante. Cette tendresse apparente me transporte vers des lieux où des bottes ne sont pas légion. Je m’effondre, perdue entre deux atmosphères, isolée mais entourée, seule mais encerclée.
Vivre, survivre et revivre…
Sans, pendant et après un viol…
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