Et quand je relevai les yeux, elle avait disparu, me laissant avec un arrière goût d’inachevé.
Sa présence illuminait les ombres dansantes des arbres solitaires. Le vent faisait bruisser leurs feuilles ivres d'insolence.
J'avais entrouvert l’espoir de la garder à mes côtés mais j’ignorais son ultime dessein. Quand je rejoignis la plage, l’eau se mourait à mes pieds, amère de ne pas faire de vagues.
L’horizon se teintait peu à peu de rouge, dépeignant la couleur de mon cœur meurtri. J’aurais aimé lui dire je t’aime.
Des éclats du soleil couchant se reflétant dans l’océan semblaient enflammer mes espoirs d'avancer. J’étais perdu, seul et désemparé.
Je me suis laissé tomber sur le sable encore chaud, témoin de notre escapade. Des larmes intemporelles glissaient sur mes joues irisées. Leur goût avait la texture d'une lente agonie.
Allongé, les yeux fermés, je repensais à ton sourire, faisant de toi ta force de vivre. Et même si tu n’étais pas parfaite tu resteras pour moi celle qui a ouvert une fenêtre dans mon cœur sur le monde.
Loin de cette agitation nous avions appris à défier les lois de la nature. Et nous réfugier dans les recoins de nos âmes, emmitouflés dans des brumes passagères. Le temps semblait ralentir, laissant le blanc engourdir nos mains et creuser des rides sur nos corps mordus par l’insouciance d’être ensemble.
J'avais posé ma bouche sur son sein, emprisonné son souffle entre mes lèvres. J'entendais ses battements grandir, enlacer ses impulsions aux miennes. Et dans un cri, hurler son envie de mordre ma peine.
Et ici, sur ce rivage isolé, j’entends les nuages parler de toi, dans un souffle ils murmurent leur désir de t'emmener avec eux. Libre, avec un œil posé sur ma rétine tu t'en vas, me faisant signe de ne pas te suivre.
Les beaux jours reviendront quand les cerisiers seront en fleurs.
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