jeudi 30 août 2018

Blanche nuit

Je me suis retrouvé prisonnier de sa passion lorsque qu'elle n’était plus là. Je me repassais sans cesse ces morceaux effilochés faisant résonner ma bulle de verre. Leurs sons provoquaient des éclats de lumière sourds. J'entrevoyais les instants de répit comme une torture grinçante ravivant une douleur enfouie. Je sombrais petit à petit dans l’insolence dénaturée. Ma tête bourdonnait et mes mains tremblaient. Coincé entre deux gouffres mes sens dérivaient à l'agonie.

Je cherchais mes mots, haletant, sentant l’amertume citronnée me piquer les yeux. J’étais effondré, suffoquant, ébahi par tant de solitude enivrante.

L’odeur de sa peau n’était plus qu'un reflet envahissant de la douceur ampoulée de ses mains délicates. Son souffle sensuel me faisait trembler par son absence subtile.

J’étais prisonnier de sa tendresse manichéenne. Sa bouche futile embrasait l’atmosphère caressante et rosée. Pris d'une subite délivrance elle enroula sa langue autour de mon cœur et aspira la liqueur ombrée.

Ses dents croquèrent la lumière du soleil et ma peau se recroquevilla sur mes os. Le dessin de sa marque féline me marqua désespérément et l'air me manqua. Je m'enfonçais dans les limbes poissonneux de ses sentiments voraces.

Le noir entraîna mon naufrage amoureux et me laissa sans vie sur une plage ruisselante. Le ressac chatouillait mes espoirs d’entendre la musique léchée du vent capricieux.

Je me suis réveillé, à bout de souffle, après une opération à cœur ouvert. Je buvais les paroles et dévorait les silences inquiets. La lumière crue mais enthousiaste m'embrassait de son aura poignante. J'avais faim de la revoir et d’entendre ses seins me murmurer les senteurs printanières.

Elle est venue et me regarde de ses yeux vides mais présents. Elle n'a pas besoin de me voir pour me montrer son amour.

Elle est là et je la vois telle qu’elle est…

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