Je suis là, immobile, face à cette fenêtre. Je regarde les arbres en fleur illuminer le ciel de leurs pétales. Ce spectacle dansant me ferait presque pleurer si je le pouvais.
Avec impatience, j’attends mon amie. Elle ne sort que la nuit. Chaque fois que je la vois je sens une indicible joie me transporter. Je m'évade avec elle vers des lieux qui me sont inconnus. Une légèreté s’empare de mon corps, virevoltant parmi les nuages et me rapprochant un peu plus près des étoiles.
J’aimerais quitter ce lit, vivre et respirer un air autre que celui de cette chambre morne et aseptisée. Ces murs blancs me rappellent sans cesse que je suis prisonnier de moi. Enfermé dans cette prison insensible, incapable de bouger et de ressentir.
Mon amie la luciole, va bientôt arriver. Me délivrer, un court instant, de ce cercueil de verre. Sa lumière transperce ma rétine et fait voler des papillons aux couleurs chatoyantes. Je m'envole, ivre d'amères illusions, emporté par l'envie d’être.
Et demain, tout recommencera…
Juste être encore une fois…
Maintenant que la glace est brisée entre nous, les choses me paraissent plus éclatantes. J’aspire à mieux la connaître. Mon cœur s'emballe et mon esprit ne s'est jamais fait aussi aérien.
Je m’envole dans les airs et ma joie ne s'efface que lorsque notre chevauchée touche à sa fin. Je suis ma lueur à travers les champs de lavande et les senteurs qui s'en dégagent me font tourner la tête. Telles deux valkyries nous fonçons à perdre haleine dans les hautes herbes. Et, quand, l'heure de nous quitter se rapproche nous nous arrêtons à l'ombre d'un cerisier. Et, là dans l'aurore naissante je vois le ciel irisé empourprer les joues de mon amie.
Dans ses yeux, une étincelle de bonheur naît, faisant perler une goutte amère de rosée.
Car, si je m'évanouis chaque matin, elle, reluit de douceur chaque nuit.
À bientôt mon amie…
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