Le bruit de mes pas m’a conduit ici, devant cette porte. J’hésite à franchir le point de non retour.
J'ai aimé voir les rayons du soleil se perdre dans les brumes hivernales des plaines glacées de l’Est de la Russie.
J'ai aimé sentir la main d’une femme caresser mes cheveux au réveil.
J'ai aimé découvrir de nouveaux lieux, loin des grandes villes. Libres de toutes tentations, la seule étant de vivre et de profiter d’être avec soi-même.
J'ai aimé danser avec une inconnue aux yeux verts. Sentir ses hanches sous mes mains et l'embrasser dans le cou avant de m’envoler vers une autre destination.
J’ai aimé connaître l'ivresse des grands oiseaux dans le ciel avant de toucher terre.
J’ai aimé défier les océans, me battre contre les vagues déchirantes et perdre mes forces avant d’échouer, entre deux flots, sur une plage seul avec moi-même.
J'ai adoré faire des courses de bolides sauvages dans les rues sinueuses sur les hauteurs de Los Angeles. Le soleil, la vitesse et l’erreur impardonnable que l'on redoute.
J'ai adoré découvrir des inconnues au détour d'une phrase, entretenir quelque chose qui durera un temps ou deux.
J'ai adoré traverser le Japon. Le tumulte des grandes villes, la vie en lumières à toutes heures avant la douceur des villages reculés.
Me surprendre à tomber sous le charme des cerisiers en fleurs. Sentir la douceur des pétales effleurer ma peau.
J’aurais aimé embrasser une femme, encore. Voir dans ses yeux le plaisir d’être ensemble.
Quand on est mort on est libre mais avant d’être libre on est en vie.
Derrière cette porte se déroule mon enterrement.
Officiellement je suis mort.
Mais officieusement je suis en vie.
J'aime être libre.
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