lundi 20 septembre 2021

Singularité

 Aujourd’hui tu as brisé mon cœur et je m'efforce encore de ramasser les morceaux éparpillés ici et là.  

C’est vrai que j’avais mis la barre assez haut mais tu t'y es accrochée avec toute la détermination dont tu sais faire preuve.  


Je ne t'ai pas vu venir à pas de loup, tel un chat se glisse dans l’ombre de la nuit.  


J'entends encore ta voix douce me murmurer des mots colorés au goût si particulier qu'ils coulent au creux de ma gorge.  


Je respire encore ton odeur parfumée de fiel évoluer dans des nuages veloutés, s’effilochant en volutes vers le ciel larmoyant.   


Je te revois gravir les marches de notre amour en tenant à la main un bouquet de fleurs, faisant briller tes yeux d'une lueur indescriptible.  


J’avais cru un instant ne jamais revivre cette sensation de plénitude propre aux amoureux. C’était sans compter sur ta joie de vivre et ton audace à faire chavirer mon cœur dans ce que j’appelle tes filets.   


Et, au sommet de nous, tu m'as laissé tomber et m'écraser au sol avec fracas, me brisant comme un miroir éclate le reflet de son double.  


La nuit est apparue avec la certitude de ne jamais te revoir si ce n'est en photo, exposée aux saisons intemporelles, sur ta tombe.  


Au moins la vie ne meurt pas autour de toi 


Je respire encore…  

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