dimanche 28 octobre 2018

Kaléidoscope

J’erre dans les serpentins festifs des désirs de mon âme. L'odeur charnelle des senteurs boisées ouvrent des effluves fleuris à mon esprit perdu dans des rivières à l’écume enchantée. Les parfums enivrants des corps entrelacés parsèment les chemins tortueux des limbes de mon cerveau endormi. Je traîne entre différents espaces qui ensablent de leurs traces indélébiles tels des nuages grimaçants de légèreté les veines de mon cœur fatigué.

Des vagues déconcertantes de caresses luisantes d’écume font frissonner mon corps délavé par le soleil couchant. L’écume aux lèvres je regarde d’un œil vide le lent travail de la mer sur les côtés abruptes de ces falaises sculptées dans l'infinie indifférence du temps. Le vent se fait sourd et entraîne dans ses sillons des déferlantes d'amertume qui viennent mourir sur le sable froid et impassible.

Je songe à m'enfoncer dans cette eau glaciale pour découvrir ce monde enfoui et connu des Atlantes. Une main me retient, des lèvres dépose un baiser sur ma joue, un souffle s’infiltre dans ma gorge sèche. Mon regard est perdu et fixe inlassablement une lune bleue tandis que des doigts m’attrapent par le bras. Je glisse le long de ce vide inopiné et tombe sans efforts dans un désert affectif. Cet espoir de finir détruit par une nuit, absorbé par les étoiles de ma solitude ravive une douleur fertile, écrasée entre une douceur et sécheresse aseptisée.

Je rêve d'y voir plus clair, grimaçant entre l'effort de me réveiller et celui de me perdre dans une tendresse dévorante de résister à l'enfer de rester immobile. Je me noie dans mes paroles et suffoque à l’idée de rester libre de ne pas être. J’hésite de paraître et de n’être qu’un morceau de viande, accroché à son crochet, pendant dans le vide blanc et implacable d'une chambre froide. Je cligne des yeux sous la froideur blanche et crue de cet éclairage glauque et glacial.

Les couleurs de ma vie me reviennent en mémoire. Elles sont aussi chaudes que le soleil, calmes et impétueuses que la mer, douces et libres que le vent. Éphémères et ouvertes que les fleurs. Noires et profondes que l'enfer.

Je vis sans buts mais je suis libre d’être ce que je veux. Je reste ici, prisonnier de mon corps mais ailleurs, sur cette île perdue dans l’horizon, à l'endroit où le soleil couchant s'enfonce dans la mer qui le reçoit toutes les nuits.



Et, ce, depuis que la terre est devenue elle-même

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