Je suis là, je ne t’abandonne pas mon grand.
Tu te rappelles quand tu es arrivé à la maison pour la première fois ? Tu regardais partout avec tes grands yeux marrons. Ils t’ont posé dans cette chaise pour enfants et t'ont donné du jambon. Tu as tout mangé, morceau par morceau, à ton rythme.
Et cette fois, où ils avaient ramené un chien et que tu es passé devant sans même le voir. Dieu sait si ce chien ou plutôt cette chienne t'en a fait voir de toutes les couleurs. Elle te bousculait sans le faire exprès juste pour jouer.
Et puis, ta sœur est arrivée. Le scandale que tu as fait à la maternité, parce que l'heure des visites était largement dépassée. Mais l’infirmière avait un cœur, heureusement.
Cette sœur que tu n'as pas calculée jusqu'à ce que tu comprennes qu'elle n’était pas ta rivale mais un membre de la famille. Tu aimais la faire rire. Comme tous ceux que tu as croisés dans ta vie par la suite.
Tu l'aimes ta sœur. Vous avez grandi ensemble. Vous avez ce lien particulier qui unit un frère à une sœur. Ne l'oublie jamais.
Et puis, tu as rencontré des gens que tu as aimé et d’autres moins. Ils t'ont donné et appris à grandir et à t’élever dans la société. Compléter ce que tes parents t'ont offert. Parce que quoi que tu en dises et que tu fasses ils seront toujours là pour toi.
Et moi, je reste a tes côtés, tout comme eux, je fais en sorte que tu n’oublies pas qui tu es. Que tu n’oublies pas d’où tu viens.
Cela a toujours été et restera mon unique but… mon destin.
Te rappeler.
dimanche 13 janvier 2019
Différence
Elle est là.
Je la sens pointer parfois. Comme une déchirure, faisant grincer les rouages de mon être.
Je l’entends siffler et faire crisser mes articulations. Sa poigne me tord parfois de douleur. Et quand je laisse la haine s'emparer de moi je la sens crier de joie. Son désir de me faire plaisir l'emporte sur mes sentiments les plus doux. Comme une délivrance de s’ouvrir au monde et de me montrer tel que je suis.
Mais j'ai peur. Peur du regard des autres. Peur de n’être qu'un humain avec quelque chose en plus. Je ne veux pas être montré du doigt. Et devoir me cacher parce que je ne suis pas comme tout le monde.
D'ailleurs, qu’est-ce que la normalité ? Ne sommes-nous tous pas issus de la même espèce ? Ne sommes-nous tous pas uniques ?
J'ai froid et pourtant le soleil brille de tous ses rayons. Je ressens sa lumière traverser mes rétines et couler dans mes veines.
À l’ombre de cet arbre, je me sens invisible.
C’est peut-être cela que l'on appelle la normalité…
Je voudrais ne plus avoir peur d’avoir un gène X qui fait toute la différence.
Je la sens pointer parfois. Comme une déchirure, faisant grincer les rouages de mon être.
Je l’entends siffler et faire crisser mes articulations. Sa poigne me tord parfois de douleur. Et quand je laisse la haine s'emparer de moi je la sens crier de joie. Son désir de me faire plaisir l'emporte sur mes sentiments les plus doux. Comme une délivrance de s’ouvrir au monde et de me montrer tel que je suis.
Mais j'ai peur. Peur du regard des autres. Peur de n’être qu'un humain avec quelque chose en plus. Je ne veux pas être montré du doigt. Et devoir me cacher parce que je ne suis pas comme tout le monde.
D'ailleurs, qu’est-ce que la normalité ? Ne sommes-nous tous pas issus de la même espèce ? Ne sommes-nous tous pas uniques ?
J'ai froid et pourtant le soleil brille de tous ses rayons. Je ressens sa lumière traverser mes rétines et couler dans mes veines.
À l’ombre de cet arbre, je me sens invisible.
C’est peut-être cela que l'on appelle la normalité…
Je voudrais ne plus avoir peur d’avoir un gène X qui fait toute la différence.
Cygne
Je la vois.
Dans mes yeux fatigués elle se reflète et disperse ses couleurs semblables à une myriade d’étoiles brillantes. Dans mes plus profonds souvenirs je me suis laissé bercer par le doux murmure du bruit incessant de la poussière jaune. Je me sentais portée ivre de solitude abyssale. J'aimais entendre son sourire crisper ma peau mordue par les années sombres.
Je me retrouve ici coincée entre deux mondes, perdue dans mes pensées les plus lointaines et pourtant si calmes. Je ne veux revivre ces derniers instants, démunie face à ce triste revers, écrasée par l’abîme de ma chute. Je préfère m'isoler et me cacher derrière des vestiges fantasques et imaginaires. Je me sens chez moi, à l'abri de mon futur, oubliée par le vide de l'espace. Elle me tend les bras, si ouverts que je ne peux les voir, mais je me rapproche de l’infini si lisse et si indéfini. Mon corps s'embrase et réchauffe mon cœur engourdi par l'envie de rester immobile. Je ne sens plus mes doigts se fermer sur mon indicible décision d’être prisonnière de mon âme.
Ma tête s’acharne à se battre contre un mal invisible. Je ne veux plus n’être qu'un corps saupoudré d’amertume. Je veux la revoir encore, lui montrer que je la vois telle qu’elle est. Libre d’apparaître dans les regards les plus sauvages.
Je suis sûre que le soleil se rappelle d’où il vient.
Depuis son lieu de naissance jusqu'au départ d'un horizon sans vagues et d’une mer sans nuages. Une déferlante a balayé les espoirs et noyé les chagrins dans une eau si claire que l’océan s'est réveillé en plein cauchemar. Son cœur s’est emballé et ses larmes ont pris de l’assurance en déversant son fiel comme une arabesque de diamants. Je ne pouvais m’endormir avec tout ce bruit sourd et incessant.
Quand je me suis réveillée le soleil était mort et de l'or coulait de sa bouche.
J'ai longtemps pleuré mais le cygne laissait ses plumes bercer ma poitrine nue. Je suis tombée et la douceur odorante envahissait ma chair étreinte dans un rêve du ciel profond.
J'arrive Zeta, garde moi une place à côté de tes fils Mizar et Alcor.
J'appréhende l’instant de mon réveil. Il sera froid et amer en bouche.
Pourtant je me fais une joie de te retrouver chaque nuit.
Dans mes yeux fatigués elle se reflète et disperse ses couleurs semblables à une myriade d’étoiles brillantes. Dans mes plus profonds souvenirs je me suis laissé bercer par le doux murmure du bruit incessant de la poussière jaune. Je me sentais portée ivre de solitude abyssale. J'aimais entendre son sourire crisper ma peau mordue par les années sombres.
Je me retrouve ici coincée entre deux mondes, perdue dans mes pensées les plus lointaines et pourtant si calmes. Je ne veux revivre ces derniers instants, démunie face à ce triste revers, écrasée par l’abîme de ma chute. Je préfère m'isoler et me cacher derrière des vestiges fantasques et imaginaires. Je me sens chez moi, à l'abri de mon futur, oubliée par le vide de l'espace. Elle me tend les bras, si ouverts que je ne peux les voir, mais je me rapproche de l’infini si lisse et si indéfini. Mon corps s'embrase et réchauffe mon cœur engourdi par l'envie de rester immobile. Je ne sens plus mes doigts se fermer sur mon indicible décision d’être prisonnière de mon âme.
Ma tête s’acharne à se battre contre un mal invisible. Je ne veux plus n’être qu'un corps saupoudré d’amertume. Je veux la revoir encore, lui montrer que je la vois telle qu’elle est. Libre d’apparaître dans les regards les plus sauvages.
Je suis sûre que le soleil se rappelle d’où il vient.
Depuis son lieu de naissance jusqu'au départ d'un horizon sans vagues et d’une mer sans nuages. Une déferlante a balayé les espoirs et noyé les chagrins dans une eau si claire que l’océan s'est réveillé en plein cauchemar. Son cœur s’est emballé et ses larmes ont pris de l’assurance en déversant son fiel comme une arabesque de diamants. Je ne pouvais m’endormir avec tout ce bruit sourd et incessant.
Quand je me suis réveillée le soleil était mort et de l'or coulait de sa bouche.
J'ai longtemps pleuré mais le cygne laissait ses plumes bercer ma poitrine nue. Je suis tombée et la douceur odorante envahissait ma chair étreinte dans un rêve du ciel profond.
J'arrive Zeta, garde moi une place à côté de tes fils Mizar et Alcor.
J'appréhende l’instant de mon réveil. Il sera froid et amer en bouche.
Pourtant je me fais une joie de te retrouver chaque nuit.
vendredi 28 décembre 2018
Aquarius
J’assiste à mon dernier coucher de soleil.
Dans mes yeux fatigués, les couleurs se reflètent en les teintant d'amertume. Un voile de larmes floute mes dernières images de l’horizon flamboyant. Une légère brise emporte avec elle mes instants de bonheur. Ces éclats s'envolent pour mourir dans les murmures des vagues compréhensives. Je me sens vide, perdu et désemparé.
Mon cœur est prisonnier de son cercueil.
Du haut de cette falaise je me laisse dériver entre les limbes souterrains, cherchant sa présence enfouie au plus profond de mon âme. Celle qui a enchanté ma vie, embellissant de pétales mon chemin, s'est fanée, assombrissant la lueur vacillante de mon regard.
J'ai froid…
Elle a brisé les chaines de mon passé et fendu la pierre qui habillait mon cœur, exempt de tout sentiment. Elle s'est immiscée lentement dans les méandres tortueux et soufflé un parfum aux senteurs délicates. Elle promenait ses doigts fins sur mes cicatrices et caressait l'espoir de redonner un souffle d'envie sur ma peau meurtrie. Sa bouche embrassait mes silences et sa langue léchait mes lèvres muettes. Elle déchirait avec passion le cocon de mon impassibilité. Des filaments parsemaient les draps de nos ébats fougueux.
Aujourd'hui, elle est partie, envolée et éparpillée aux quatre vents. La terre est son écrin et la mer porte en elle ses dernières paroles. De temps à autre les vagues nourrissent l'air de tendres écueils. Des je t'aime imaginaires me parviennent du lointain. Je sens que je ne pourrai bientôt plus résister à ces appels.
Le soleil se meurt, laissant derrière lui une traînée de couleurs impalpables. Mon cœur saigne, ouvert sur une noirceur ancienne.
Tu me manques…
Hier, j'ai fleuri ta tombe, ramenant un morceau de soleil, perdu entre deux pierres grises et délavées. Dans ce triste endroit, je me suis laissé tomber, incapable de tenir droit. La joue sur ton ventre je cherchais le souffle qui me ferait avancer à nouveau. Mon oreille n’entendait rien d’autre que le bruit de mes battements. J’étais bien, plongé dans mes souvenirs.
Le temps d’un instant.
Mon regard se porte sur le ciel déchiré, défait de n’être qu'un spectateur silencieux, laissant éclater sa tristesse et tremper mon être décharné. Ma tête s'ennuie de ses rires, de sa voix. Elle savait me faire grandir, si haut, que j’aurais pu toucher les étoiles et embrasser certaines constellations.
Mais dans mes souvenirs, elle a fait bien plus que briser ma chrysalide. Elle m'a construit un monde connu de nous seuls. Coupés par une rencontre insolite, nous avons bâti des remparts, scellés nos lèvres à cet espace imaginaire. Ce lieu nous protège des affres de la vie et contribue à ne pas nous éloigner loin de l’autre. J'y retourne parfois, mais les saveurs sont fades et manquent de lumière chaleureuse. Depuis qu'elle n'est plus, l’endroit me paraît incertain et dénué d'entrain. Je m'applique à parcourir les rues et à m’asseoir dans les dunes en fleurs mais le sable me semble glacé sous mes pieds.
Je voudrais tant que tu sois là, une dernière fois. Me susurrer des mots enrobés d'amour et légèrement saupoudré de douceur. Ta voix manque à mes courts instants de lucidité. Je rêve de m'évader, de parcourir le monde offert à mes pieds fatigués. De fendre les océans, caresser les vagues millénaires et les voir mordre les rochers impassibles. Sentir la chaleur grisante de tes regards amoureux.
Tu me manques.
J’ai en bouche le souvenir d'un goût de cendres. Te voir libre et immortelle, effleurer les airs de tes pas feutrés. Les mains tendues, je t'ai sentie glisser et t'échapper, emportée par le vent enchanté de t'avoir à ses côtés.
Tu vogues, surfant sous les alizés, pourfendant d'un air nonchalant la mer tel un navire esseulé. Ta liberté me rappelle que je ne suis qu'un homme, une chaloupe perdue dans l’océan de ma tristesse. Je dérive, ballotté par les tempêtes, les yeux rougis par le manque.
Un jour nous serons ensemble, et ce jour-là, ce sera un nouveau commencement…
Aquarius, Décembre 2018
mercredi 5 décembre 2018
Orange
Sentir le parfum de ses lèvres. Goûter l’amertume de sa bouche et entendre les papillons voler dans son ventre. Caresser sa langue avec la mienne et voir une singularité se former dans ses yeux.
Comment ne pas sombrer et se perdre dans le nuage immense de son être. J'ai dérivé en m'accrochant aux repères virtuels posés ici et là dans les méandres olfactifs de son désir. Poussé par une infinie douceur de me consumer lentement dans un univers constellé de battements sourds.
Je perdais pied tandis que grandissait en elle une vague silencieuse de plaisir. J'emprisonnais ses seins tout en mordillant son cou, me rapprochant dangereusement de sa carotide. Le goût du sang se fit plus proche.
Dans un rêve j'ai entendu son cri briser le silence de nos corps enlacés.
Le ciel s’est déchiré en éclats bleus. Et le rouge s'est déversé dans un torrent bouillonnant. Mes yeux se sont teintés de larmes pendant que le noir habillait les gens du cimetière.
J’étais seul, isolé dans ma bulle de verre.
Devant moi, la pierre tombale de mes cauchemars ornait la grisaille du matin.
Des roses orange fanées se mouraient d'ennui.
Mon corps se lamentait d'être vivant. Prisonnier de cet état je m’enfonçais dans un abîme sans fin. Ivre d’évasion je m'envolais le cœur en lambeaux et le soleil dans le dos. Je cherchais à disparaître sans laisser de traces. Dans ce monde virtuel je connaissais un endroit dénué de tristesse. Un refuge pour âme déchue. Libre de danser sous les étoiles et parsemer les chemins escarpés de morceaux d'envie.
Loin de ce lieu immobile, enseveli sous des tonnes d’histoires cassées par le temps, craquelé par les morsures anachroniques. J'ai gardé dans mes souvenirs une myriade de poussières polies par des années à panser mes blessures.
Allongé sur le dos, au milieu de ces ruines délavées j'ai senti qu'elle était là, à me regarder me vautrer dans la fange de nos ébats capricieux. Elle infiltrait mes pensées malheureuses et s’endormait paisiblement, son souffle sur mes joues humides.
J’ai assisté à mon enterrement, délaissé de mon enveloppe mortelle.
Depuis nous vivons nos noces funèbres, unis par les liens sacrés de la mort.
Ensemble, pour toujours…
Comment ne pas sombrer et se perdre dans le nuage immense de son être. J'ai dérivé en m'accrochant aux repères virtuels posés ici et là dans les méandres olfactifs de son désir. Poussé par une infinie douceur de me consumer lentement dans un univers constellé de battements sourds.
Je perdais pied tandis que grandissait en elle une vague silencieuse de plaisir. J'emprisonnais ses seins tout en mordillant son cou, me rapprochant dangereusement de sa carotide. Le goût du sang se fit plus proche.
Dans un rêve j'ai entendu son cri briser le silence de nos corps enlacés.
Le ciel s’est déchiré en éclats bleus. Et le rouge s'est déversé dans un torrent bouillonnant. Mes yeux se sont teintés de larmes pendant que le noir habillait les gens du cimetière.
J’étais seul, isolé dans ma bulle de verre.
Devant moi, la pierre tombale de mes cauchemars ornait la grisaille du matin.
Des roses orange fanées se mouraient d'ennui.
Mon corps se lamentait d'être vivant. Prisonnier de cet état je m’enfonçais dans un abîme sans fin. Ivre d’évasion je m'envolais le cœur en lambeaux et le soleil dans le dos. Je cherchais à disparaître sans laisser de traces. Dans ce monde virtuel je connaissais un endroit dénué de tristesse. Un refuge pour âme déchue. Libre de danser sous les étoiles et parsemer les chemins escarpés de morceaux d'envie.
Loin de ce lieu immobile, enseveli sous des tonnes d’histoires cassées par le temps, craquelé par les morsures anachroniques. J'ai gardé dans mes souvenirs une myriade de poussières polies par des années à panser mes blessures.
Allongé sur le dos, au milieu de ces ruines délavées j'ai senti qu'elle était là, à me regarder me vautrer dans la fange de nos ébats capricieux. Elle infiltrait mes pensées malheureuses et s’endormait paisiblement, son souffle sur mes joues humides.
J’ai assisté à mon enterrement, délaissé de mon enveloppe mortelle.
Depuis nous vivons nos noces funèbres, unis par les liens sacrés de la mort.
Ensemble, pour toujours…
dimanche 18 novembre 2018
Nue
Je me suis retrouvée dans cette pièce noire. Si sombre que mes yeux me faisaient mal à force de percer la lumière. Envahie par les idées glacées qui frappaient à la porte de mon cerveau embrumé. J'ai eu peur de n’être qu'une poussière perdue dans l’immensité de mon désespoir. Je guettais les moindres signes, me rappelant sans cesse que je n’étais pas encore morte.
Je repensais aux derniers jours qui m'avaient conduite à cette lente agonie. Des instants de lucidité échoués dans cet abîme de désolation.
Des instants de soleil embrasaient les remparts en lambeaux de ma vie déchiquetée. Des morceaux de ciel fracassaient des lames à l’écume blanche sur les falaises de ma solitude décharnée.
Je me revoyais, assise sur ce banc, attendant que l’horizon change de couleurs. Que mes joues se peignent d'orange et de jaune. Que mes lèvres rosées goûtent enfin à l’infinie douceur de son souffle. L’amère victoire de ma tristesse dans ce monde utopique soit la réelle découverte d’une illusion préfabriquée. J’attendais avec impatience son désir de me rencontrer pour fonder son empire imagé.
J’étais là et lui était en retard.
La fragilité qui m'habitait encerclait mes pensées sauvages et emprisonnait ma poitrine dans un écrin aux pétales irisés. Je tremblais, incapable de retenir mes larmes défigurant ma peau fraîche. Je fixais ces arbres aux feuilles colorées me désolant de leur nudité automnale.
J'ai quitté ce parc, laissant derrière moi la grisaille et le couchant et suis rentrée seule, le regard dans le vague. Mon cœur meurtri pleurait en silence tandis que mes jambes se faisaient lourdes.
Chez moi, je pris un thé noir et un bain. L’eau chaude me fit du bien mais ne suffit pas a réchauffer les endroits glacés de mon corps endolori.
Des gouttes rouges perlèrent de ma peau nue et teinta la baignoire de rose. Je ne me rappelais pas de ces gestes étranges. Ma bouche s'ouvrit sur un sanglot étouffé. La vie s’échappait et moi je m'envolais.
Isolée entre les murs de ma prison, je sombrais dans un océan de coton. Lovée dans une emprise imaginaire je perdais pied, transportée dans un coma abyssal. Entraînée par une main gigantesque, je me sentais légère comme une plume. Des visions de mon passé s'ouvraient et m'invitaient à les rejoindre.
Je dérivais, sans but et sans encombres.
Et soudain, une lumière blanche a éclairé mon univers déchu. Une voix se faisait entendre au lointain. Les murs de ma pièce sont tombés sur le plancher de mes peurs.
J'ai ouvert les yeux sur ma renaissance.
Il était là, son regard plongé dans le mien. Ses yeux dorés frappaient a la porte de son amour. J'ai déchiré les barreaux de papier et brûlé les actes de faiblesse.
Pour lui, j’irais décrocher la lune de son piédestal car la mort n'est pas mon but mais une finalité.
Merci d'être passé le temps d’un instant ...
Je repensais aux derniers jours qui m'avaient conduite à cette lente agonie. Des instants de lucidité échoués dans cet abîme de désolation.
Des instants de soleil embrasaient les remparts en lambeaux de ma vie déchiquetée. Des morceaux de ciel fracassaient des lames à l’écume blanche sur les falaises de ma solitude décharnée.
Je me revoyais, assise sur ce banc, attendant que l’horizon change de couleurs. Que mes joues se peignent d'orange et de jaune. Que mes lèvres rosées goûtent enfin à l’infinie douceur de son souffle. L’amère victoire de ma tristesse dans ce monde utopique soit la réelle découverte d’une illusion préfabriquée. J’attendais avec impatience son désir de me rencontrer pour fonder son empire imagé.
J’étais là et lui était en retard.
La fragilité qui m'habitait encerclait mes pensées sauvages et emprisonnait ma poitrine dans un écrin aux pétales irisés. Je tremblais, incapable de retenir mes larmes défigurant ma peau fraîche. Je fixais ces arbres aux feuilles colorées me désolant de leur nudité automnale.
J'ai quitté ce parc, laissant derrière moi la grisaille et le couchant et suis rentrée seule, le regard dans le vague. Mon cœur meurtri pleurait en silence tandis que mes jambes se faisaient lourdes.
Chez moi, je pris un thé noir et un bain. L’eau chaude me fit du bien mais ne suffit pas a réchauffer les endroits glacés de mon corps endolori.
Des gouttes rouges perlèrent de ma peau nue et teinta la baignoire de rose. Je ne me rappelais pas de ces gestes étranges. Ma bouche s'ouvrit sur un sanglot étouffé. La vie s’échappait et moi je m'envolais.
Isolée entre les murs de ma prison, je sombrais dans un océan de coton. Lovée dans une emprise imaginaire je perdais pied, transportée dans un coma abyssal. Entraînée par une main gigantesque, je me sentais légère comme une plume. Des visions de mon passé s'ouvraient et m'invitaient à les rejoindre.
Je dérivais, sans but et sans encombres.
Et soudain, une lumière blanche a éclairé mon univers déchu. Une voix se faisait entendre au lointain. Les murs de ma pièce sont tombés sur le plancher de mes peurs.
J'ai ouvert les yeux sur ma renaissance.
Il était là, son regard plongé dans le mien. Ses yeux dorés frappaient a la porte de son amour. J'ai déchiré les barreaux de papier et brûlé les actes de faiblesse.
Pour lui, j’irais décrocher la lune de son piédestal car la mort n'est pas mon but mais une finalité.
Merci d'être passé le temps d’un instant ...
mardi 13 novembre 2018
Brumes
Dans les brumes de son parfum je me suis enfoncé plus loin que l’horizon. Mes doigts se sont agrippés à des effluves escarpés et j'ai dérivé amer et frissonnant. Mes yeux ont perdu pied et j'ai glissé comme une ombre sur un mur brisé. Depuis les abîmes de son corps j'ai affronté des vagues de douceur et des tempêtes de caresses. Plongé dans l'ivresse de sa bouche je reprenais goût à l'envie de l'entendre me susurrer des gentillesses.
J'ai compris plus tard que son cri serait le dernier de son amour. J’entendais son cœur battre et ses mains me serrer les bras. Une onde sauvage m’a emporté me laissant détruit et gisant dans les flammes étoilées. Le froid s'est abattu sur nous, laissant des perles salées tacher nos ardeurs encore chaudes. Les senteurs fruitées parsèment les rondeurs ardentes et brisées de notre entente nouvelle.
Je sors dans la nuit, humer l’air serein et calme. Son visage se cache dans mon regard grisé. Parmi toutes ces étoiles, celle de Zeta me rappelle qui je suis. Comme elle j’ai un double, un miroir, une goutte d'eau.
Dans ma tête c’est le chaos. Et dans le ciel une explosion de couleurs teinte mon visage. Une image s'imprime sur ma rétine. Je revois ma planète. Des nuages effilochés tombent dans un océan de poussières filantes. Depuis mon observatoire je devine des nébuleuses géantes grimaçant d’incertitude et gravissant sans cesse autour de ma personne.
Aujourd'hui je suis ici demain je serai là bas.
Entre les deux un monde, à l’intérieur elle.
Mon double me regarde de l'autre côté du miroir.
Et si cet espace de verre venait à se briser, serais-je moi aussi prisonnier du temps ?
Incapable de décider lequel de nous sera celui qui mènera la danse. Celui qui s'envolera rejoindre les étoiles et fera le tour de l'univers, perdu dans les méandres du temps. Nageant avec les comètes et flottant pris entre des poussières et des météorites. Devenant à son tour un point dans la nuit.
J'émerge de mon sommeil, je suis seul, vidé et assoiffé. Une main se pose sur mon épaule et m’entraîne à la recherche du temps perdu. Je me noie de nouveau et repars faire un tour du coté de chez moi.
J'ai compris plus tard que son cri serait le dernier de son amour. J’entendais son cœur battre et ses mains me serrer les bras. Une onde sauvage m’a emporté me laissant détruit et gisant dans les flammes étoilées. Le froid s'est abattu sur nous, laissant des perles salées tacher nos ardeurs encore chaudes. Les senteurs fruitées parsèment les rondeurs ardentes et brisées de notre entente nouvelle.
Je sors dans la nuit, humer l’air serein et calme. Son visage se cache dans mon regard grisé. Parmi toutes ces étoiles, celle de Zeta me rappelle qui je suis. Comme elle j’ai un double, un miroir, une goutte d'eau.
Dans ma tête c’est le chaos. Et dans le ciel une explosion de couleurs teinte mon visage. Une image s'imprime sur ma rétine. Je revois ma planète. Des nuages effilochés tombent dans un océan de poussières filantes. Depuis mon observatoire je devine des nébuleuses géantes grimaçant d’incertitude et gravissant sans cesse autour de ma personne.
Aujourd'hui je suis ici demain je serai là bas.
Entre les deux un monde, à l’intérieur elle.
Mon double me regarde de l'autre côté du miroir.
Et si cet espace de verre venait à se briser, serais-je moi aussi prisonnier du temps ?
Incapable de décider lequel de nous sera celui qui mènera la danse. Celui qui s'envolera rejoindre les étoiles et fera le tour de l'univers, perdu dans les méandres du temps. Nageant avec les comètes et flottant pris entre des poussières et des météorites. Devenant à son tour un point dans la nuit.
J'émerge de mon sommeil, je suis seul, vidé et assoiffé. Une main se pose sur mon épaule et m’entraîne à la recherche du temps perdu. Je me noie de nouveau et repars faire un tour du coté de chez moi.
samedi 10 novembre 2018
Dérive
Allongée sur le toit de sa maison, les mains derrière la tête Julie ferma les yeux. Alors que dans le ciel des déchirures rouges et orangées apparaissaient, faisant croire que le soleil pleurait des larmes de sang. Entourée de chants d'oiseaux, elle baissa sa garde et s'enfonça profondément dans une bulle de rêve.
Son esprit avisé l'amena sans détours vers une page blanche au premier abord. Mais si on s’approche d'un peu plus près on aperçoit des falaises érodées et sculptées par la mer depuis des années. Leurs contours ciselés sont caressés et façonnés par une dame aussi âgée que la terre. Ses vagues, déchirantes et suicidaires viennent mourir au pied des rochers, les noyant sous une affection débordante de baisers mouillés et glissants.
Julie porta son regard sur les hauts murs entourant et isolant ainsi la cité imaginaire. Elle se promena dans les ruelles et les sentiers sinueux, laissant derrière des morceaux de sa vie éparpillés, volant sous le vent frais. Ses longs cheveux blonds flottaient et ses pieds fins touchaient à peine le sol de sable.
Soudain, elle l’aperçut, cet endroit si fascinant, que l'on appelait le Samarcande. Tous les chemins mènent au centre. Elle découvrit qu'il y en avait douze comme les signes du zodiaque. Elle se souvint vaguement de son ami le sagittaire, cet être unique, partagé entre l’envie et le rêve. Il y avait d’ailleurs son signe gravé sur un des hauts murs desservant la place circulaire, parsemée d'arbres et de fontaines. Quelques îlots de couleur tranchant sur le blanc et l'ocre principaux.
Elle était venue pour se reposer mais elle sentit que son cœur lui faisait si mal qu'elle crut qu'il allait exploser, déchirant sa poitrine douce et sensible. Perdue dans ses pensées elle poussa un long cri de détresse qui mourut doucement brisé sur les murs lisses et pales. Julie sentit quelque chose tendre le tissu dans son dos et compresser ses seins. Une vague aiguë de douleur la fit pleurer brutalement. Surprise elle s'empressa d'ôter son vêtement et tenta de regarder par-dessus ses épaules. Elle vit que deux protubérances blanches, douces et molles sortaient lentement de son dos.
Qui était-elle en train de devenir ?
La peur s'empara et elle resta, figée sur ses pieds, à regarder tout autour. Peut-être qu'elle n’était pas seule. Peut-être qu’elle ne l'avait jamais été. Elle était angoissée à l’idée de découvrir ce qui l’avait fait revenir sur les lieux de son enfance. Torturée de n'avoir jamais envisagé que son destin soit aussi différent de ses envies.
Prendre son envol, parcourir les horizons à la recherche des lieux les plus inavouables et des eaux les plus pures. Sentir la froideur des vents polaires glacer ses lèvres douces. Succomber aux chaleurs les plus torrides dans les déserts les plus sauvages et inhabités.
Et, quand, tu te réveilleras, je m'en irai sur la pointe des pieds, silencieux. Telle une ombre se glissant dans le reflet de ton âme. Je grandirai en secret, me lovant dans l'antre de ton cœur en broyant tes idées noires. Je danse sous le vent de ton corps, embrassant les zones claires et abîmant d'une douceur persistante les relents opprimés de ton côté noir. Je déchire tes envies malsaines et caresse tes mains mielleuses de senteurs inachevées.
Tu erres, défiant de ce regard azuré, les intrus déchus de ton royaume décoré de bulles et de plumes. Tu les rassures de ne plus les revoir ici et là, mordant les craintes d'une dent implacable.
Le sagittaire se fond dans ce décor perdu, isolé des habitudes et griffé d'une amertume légèrement parfumée au safran. Tant qu’il n'aura pas décoché sa flèche, il sera là, parcourant les airs d’une bienveillance dorée.
Croisera -t-il un jour le chemin de Julie ?
À suivre…
Son esprit avisé l'amena sans détours vers une page blanche au premier abord. Mais si on s’approche d'un peu plus près on aperçoit des falaises érodées et sculptées par la mer depuis des années. Leurs contours ciselés sont caressés et façonnés par une dame aussi âgée que la terre. Ses vagues, déchirantes et suicidaires viennent mourir au pied des rochers, les noyant sous une affection débordante de baisers mouillés et glissants.
Julie porta son regard sur les hauts murs entourant et isolant ainsi la cité imaginaire. Elle se promena dans les ruelles et les sentiers sinueux, laissant derrière des morceaux de sa vie éparpillés, volant sous le vent frais. Ses longs cheveux blonds flottaient et ses pieds fins touchaient à peine le sol de sable.
Soudain, elle l’aperçut, cet endroit si fascinant, que l'on appelait le Samarcande. Tous les chemins mènent au centre. Elle découvrit qu'il y en avait douze comme les signes du zodiaque. Elle se souvint vaguement de son ami le sagittaire, cet être unique, partagé entre l’envie et le rêve. Il y avait d’ailleurs son signe gravé sur un des hauts murs desservant la place circulaire, parsemée d'arbres et de fontaines. Quelques îlots de couleur tranchant sur le blanc et l'ocre principaux.
Elle était venue pour se reposer mais elle sentit que son cœur lui faisait si mal qu'elle crut qu'il allait exploser, déchirant sa poitrine douce et sensible. Perdue dans ses pensées elle poussa un long cri de détresse qui mourut doucement brisé sur les murs lisses et pales. Julie sentit quelque chose tendre le tissu dans son dos et compresser ses seins. Une vague aiguë de douleur la fit pleurer brutalement. Surprise elle s'empressa d'ôter son vêtement et tenta de regarder par-dessus ses épaules. Elle vit que deux protubérances blanches, douces et molles sortaient lentement de son dos.
Qui était-elle en train de devenir ?
La peur s'empara et elle resta, figée sur ses pieds, à regarder tout autour. Peut-être qu'elle n’était pas seule. Peut-être qu’elle ne l'avait jamais été. Elle était angoissée à l’idée de découvrir ce qui l’avait fait revenir sur les lieux de son enfance. Torturée de n'avoir jamais envisagé que son destin soit aussi différent de ses envies.
Prendre son envol, parcourir les horizons à la recherche des lieux les plus inavouables et des eaux les plus pures. Sentir la froideur des vents polaires glacer ses lèvres douces. Succomber aux chaleurs les plus torrides dans les déserts les plus sauvages et inhabités.
Et, quand, tu te réveilleras, je m'en irai sur la pointe des pieds, silencieux. Telle une ombre se glissant dans le reflet de ton âme. Je grandirai en secret, me lovant dans l'antre de ton cœur en broyant tes idées noires. Je danse sous le vent de ton corps, embrassant les zones claires et abîmant d'une douceur persistante les relents opprimés de ton côté noir. Je déchire tes envies malsaines et caresse tes mains mielleuses de senteurs inachevées.
Tu erres, défiant de ce regard azuré, les intrus déchus de ton royaume décoré de bulles et de plumes. Tu les rassures de ne plus les revoir ici et là, mordant les craintes d'une dent implacable.
Le sagittaire se fond dans ce décor perdu, isolé des habitudes et griffé d'une amertume légèrement parfumée au safran. Tant qu’il n'aura pas décoché sa flèche, il sera là, parcourant les airs d’une bienveillance dorée.
Croisera -t-il un jour le chemin de Julie ?
À suivre…
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