dimanche 13 janvier 2019

Etoile de mer

Quand je me suis réveillé elle n’était plus là. Je l'ai cherchée partout, dans les moindres recoins de mon cerveau. Disparue, envolée. Où était-elle partie ?


J'ai creusé les chemins déserts de mon affection éteinte. Disséqué les désirs enfouis par de longues attentes délabrées de mots silencieux. J'ai joué seul les morceaux musicaux de nos nuits peintes de baisers, rougies par le manque de sommeil. J'aurais voulu que ces instants durent l’éternité. Nous étions des papillons pris dans la tourmente de nos envies éphémères. Volant comme si la nuit était des notes écrites sur des instants gravés aux sons de notre musique.


Ne me laisse pas seul.


Je me noie dans les eaux détruites de mon cœur déchiré. Des lambeaux se décollent de mes chairs saignant d'un mal profond et d’où s’écoule des caresses défaites. Je m'effondre parfois, sans forces, incapable de retenir un torrent d’amertume grisant ma peau déracinée. Mes cris se perdent dans le silence de ton absence.


Tu me manques.


Mes veines saignent de leur envie et me laissent grisé et abattu, la bouche cendreuse et asséchée. Je voudrais t'entendre me dire que tu es là. Regarder tes lèvres douces, tes mains se poser sur mes joues et plonger dans l'azur de tes yeux. Écouter ton cœur et sentir le parfum de ta peau. Poser ma tête sur tes cuisses et me laisser aller, sombrer à la lisière de ton ventre.


Parle moi.


Je ne cesse de revoir ces moments magiques ou pris dans l’engrenage de nos émois nous étions si bien. Je parcoure les nuits sombres, enlaçant des inconnues aux visages ouverts mais fermes. J'ai froid, mais l'ennui inassouvi déplace les sensations déformées.


Elle a fermé mes yeux grands ouverts et déposé un baiser salé sur ma bouche. Le temps d'un songe je me suis évadé de ma prison de solitude. J'ai glissé dans les abîmes de sa tendresse, pris au piège de son abandon. J’entendais sa respiration me souffler sa chaleur débordante. Elle a posé son oreille sur ma poitrine et s’est endormie au son froissé de mon cœur malade. Mes mains sur son sein.


Reste sur moi.


Plongé dans le froid et le noir de ma torpeur j'ai perdu la notion du temps. Il s’écoule doucement tandis que ma raison m’échappe. Je m’envole vers des lieux libres et ivres de merveilles imaginaires. Je parcours des endroits inexplorés et lointains. Le soleil et le ciel jouent des partitions endiablées et leurs couleurs déchirent mes rétines fatiguées. Les eaux turquoises des mers azurées se reposent aux sons du bruit du vent. Je m’éloigne sans efforts, pris dans le tourbillon décadent de mon esprit délavé.


Ne me quitte pas.


Elles dansent depuis toujours et personne ne les voit. Entourant de leurs éclats lointains l’univers, je les aperçois d'un œil nouveau. Certaines nous narguent et se contentent de briller seulement pour nous faire rêver. D'autres disparaissent pour mieux réapparaître, noires et mortes. Comme moi, maintenant. Il est trop tard pour mentir. J'ai peur, j'ai froid, l'autre monde m'attend mais je ne suis pas encore prêt.


Tiens moi la main


Un éclair blanc a illuminé mon regard et ma vue s'est perlée de noir. Dans l’obscurité j’ai entendu des sons et une voix familière.


Tu es là, ton parfum hante mes sens et transperce mon corps fragile.


Aide moi à avancer.


L’amour rend aveugle c’est vrai mais pas comme je le voyais…


Je t'aime.

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