Quand je relevai les yeux vers le ciel je sus que rien ne serait plus pareil.
Les étoiles jouaient à cache-cache avec les nuages. Les filaments colorés du soleil couchant tombaient en pluie fine dans l’horizon flamboyant.
La vie à laquelle j’aspirais me semblait s'éparpiller en lambeaux grimaçants. Les poings serrés de rage je tournais le dos à mes rêves éphémères. J'enviais presque les morts de dormir.
Mon bateau, le Soulwax Fm, se traînait péniblement sur les flots somnolents de cette mer calme. Après le coup de fil que je venais de recevoir je n’étais pas près de remettre les pieds sur la terre ferme. Vie de m....
Pour oublier ces instants pénibles, je mis la station Soulwax Fm à fond sur les hauts parleurs. Ayant enclenché le pilotage automatique je m'allongeai sur le plancher les yeux fixant le ciel étoilé.
J’étais bien, une cigarette aux lèvres. Je repensais à cette déconvenue. Une de plus, venant remplir le verre de mes échecs.
Nothing but pleasure ma chanson préférée.
La musique s’arrêta brusquement, arrivée en fin de cycle. Je ne m'en rendis pas compte parce que je m’étais endormi, bercé par le roulis. Mais plus tard, un autre son plus mélodieux me réveilla à moitié. Je sentais que j’étais transporté car le manque d’air me fit suffoquer.
Lorsque j'ouvris les yeux, ils semblaient noyés et ma vision était floue. D'ailleurs, j'avais beau les ouvrir en grand il faisait toujours aussi sombre. Et d'un coup ce fut le flash, une myriade de couleurs chatoyantes imprégnèrent mes pupilles dilatées. Des fleurs sous-marines roses, bleues, vertes, jaunes se mouvaient dans des courbes caressantes. Des sources d'eau chaude rythmaient des bulles souples en teintant la température accueillante.
Tout autour sur les parois bleutées de cet antre malicieux des plantes phosphorescentes brillaient d'un éclat lumineux. Et parmi ce chatoiement artificier des sirènes me regardaient d'un air méfiant. Soudain je regardai mes mains. Elles avaient pris la couleur des profondeurs, d'un éclatant bleu nuit. Et à mes jambes s’était greffée une belle queue d'au moins un mètre.
Pris dans le tourbillon de l’inconnu je vis arriver une sirène aux yeux violets. Elle nageait telle une danseuse de ballet. Souple et légère sa peau avait des reflets sombres et électrisants. Elle se mit à onduler autour de moi, me faisant tourner la tête. Portant la main à la joue je sentais encore la douleur cuisante de sa griffe sur ma peau. Elle s’arrêta et s’approchant elle m’embrassa doucement, contrastant avec la fougue de son arrivée. Je retrouvai le goût des fleurs sous-marines. Sa langue jouait habilement avec la mienne. Je plongeai avec délectation dans son regard améthyste. Je sentais sa poitrine sauvage se presser contre mon torse renforcé.
Elle m'emmena dans sa tanière, à l'abri des regards. Me tirant par la main avec une force que je n’aurais pas soupçonnée. Reprenant son baiser, je sentis des informations suggérées atteindre mon cerveau qui les déchiffra dans ma langue natale.
Elle m'apprit qu'elle s'appelait Naya. Elle était née sirène mais son peuple n’avait pas toujours vécu dans l'eau. Au prix d'une longue évolution et aussi par la force des choses, il avait dû se résigner à vivre ici. Ce n’était pas un hasard si elle m'avait harponné. Elle avait senti une grande détresse dans mon cœur et l'attraction de l’étoile de Zeta avait contribué à notre rencontre. Naya avait voulu me tester. En s' apercevant que je n’étais pas une menace elle m'avait marqué pour lui appartenir un jour.
Ce soir scellerait mon entrée dans son écrin. Ici, dans les bas-fonds bleus, nous serons unis. Et chaque jour passé à ses côtés m'éloignerait un peu plus du monde qui m'avait fait naître.
Les étoiles jouaient à cache-cache avec les nuages. Les filaments colorés du soleil couchant tombaient en pluie fine dans l’horizon flamboyant.
La vie à laquelle j’aspirais me semblait s'éparpiller en lambeaux grimaçants. Les poings serrés de rage je tournais le dos à mes rêves éphémères. J'enviais presque les morts de dormir.
Mon bateau, le Soulwax Fm, se traînait péniblement sur les flots somnolents de cette mer calme. Après le coup de fil que je venais de recevoir je n’étais pas près de remettre les pieds sur la terre ferme. Vie de m....
Pour oublier ces instants pénibles, je mis la station Soulwax Fm à fond sur les hauts parleurs. Ayant enclenché le pilotage automatique je m'allongeai sur le plancher les yeux fixant le ciel étoilé.
J’étais bien, une cigarette aux lèvres. Je repensais à cette déconvenue. Une de plus, venant remplir le verre de mes échecs.
Nothing but pleasure ma chanson préférée.
La musique s’arrêta brusquement, arrivée en fin de cycle. Je ne m'en rendis pas compte parce que je m’étais endormi, bercé par le roulis. Mais plus tard, un autre son plus mélodieux me réveilla à moitié. Je sentais que j’étais transporté car le manque d’air me fit suffoquer.
Lorsque j'ouvris les yeux, ils semblaient noyés et ma vision était floue. D'ailleurs, j'avais beau les ouvrir en grand il faisait toujours aussi sombre. Et d'un coup ce fut le flash, une myriade de couleurs chatoyantes imprégnèrent mes pupilles dilatées. Des fleurs sous-marines roses, bleues, vertes, jaunes se mouvaient dans des courbes caressantes. Des sources d'eau chaude rythmaient des bulles souples en teintant la température accueillante.
Tout autour sur les parois bleutées de cet antre malicieux des plantes phosphorescentes brillaient d'un éclat lumineux. Et parmi ce chatoiement artificier des sirènes me regardaient d'un air méfiant. Soudain je regardai mes mains. Elles avaient pris la couleur des profondeurs, d'un éclatant bleu nuit. Et à mes jambes s’était greffée une belle queue d'au moins un mètre.
Pris dans le tourbillon de l’inconnu je vis arriver une sirène aux yeux violets. Elle nageait telle une danseuse de ballet. Souple et légère sa peau avait des reflets sombres et électrisants. Elle se mit à onduler autour de moi, me faisant tourner la tête. Portant la main à la joue je sentais encore la douleur cuisante de sa griffe sur ma peau. Elle s’arrêta et s’approchant elle m’embrassa doucement, contrastant avec la fougue de son arrivée. Je retrouvai le goût des fleurs sous-marines. Sa langue jouait habilement avec la mienne. Je plongeai avec délectation dans son regard améthyste. Je sentais sa poitrine sauvage se presser contre mon torse renforcé.
Elle m'emmena dans sa tanière, à l'abri des regards. Me tirant par la main avec une force que je n’aurais pas soupçonnée. Reprenant son baiser, je sentis des informations suggérées atteindre mon cerveau qui les déchiffra dans ma langue natale.
Elle m'apprit qu'elle s'appelait Naya. Elle était née sirène mais son peuple n’avait pas toujours vécu dans l'eau. Au prix d'une longue évolution et aussi par la force des choses, il avait dû se résigner à vivre ici. Ce n’était pas un hasard si elle m'avait harponné. Elle avait senti une grande détresse dans mon cœur et l'attraction de l’étoile de Zeta avait contribué à notre rencontre. Naya avait voulu me tester. En s' apercevant que je n’étais pas une menace elle m'avait marqué pour lui appartenir un jour.
Ce soir scellerait mon entrée dans son écrin. Ici, dans les bas-fonds bleus, nous serons unis. Et chaque jour passé à ses côtés m'éloignerait un peu plus du monde qui m'avait fait naître.