samedi 25 août 2018

Apesanteur

J’ai vu dans ses yeux que je n’étais pas le premier. Par contre j’ai senti sur ses lèvres que je serais le dernier.

Sa langue endiablée dansait autour de la mienne telle une hirondelle chante le printemps. Sa peau douce sentait la lavande et le pin. Je sentais ses seins fermes écraser ma poitrine haletante.

Plus le temps passait plus je sombrais dans un rêve aérien. Les reflets du soleil dans ses cheveux ressemblaient à des éclats d'or laissant s’éparpiller des poussières d'ange. Le flottement du ciel engourdi faisait grimacer les nuages lourds et mécontents. L'air se sentait plume et l’ombre du vent portait mon cœur jusqu'en haut des abîmes théâtrales. Le voile du rivage offrait une vue jusqu’à l’horizon de lueurs glaciaires.

Je l'ai entendue frissonner et s’étendre dans l'averse chaloupée et emporter nos frêles esquifs sentimentaux. J'ai attendu qu'elle soit au milieu de l’océan affectif pour embarquer vers une amertume plus contenue. Nous nous sommes agrippé à un morceau d'amour qui nous entraîna vers une chute tumultueuse et jonchée de débris. Des instants de détresse, de doutes, d'inconnus nous encerclaient mais poussé par l’envie d'avancer nous les avons balayé d'une larme passive.

L'exode animal nous caressait de son regard serein et bienveillant. Notre lutte a fondu et le ressac larmoyant a défait nos corps enlacés. Nous avons vaincu les chemins tortueux et fugaces de notre désir d’être ensemble.

Pour toujours, je suis lié à celle qui m'offre une vue imprenable sur l'eau de son cœur. Le temps de notre liaison influe sur le comportement chatoyant de notre regard sur la rondeur de la terre…

Laisse ma barque avancer au gré du vent soufflant. Écoute son sein danser comme une baleine dans son élément. Respire le parfum de ses lèvres exquises rouge cerise. Décide de la trajectoire à suivre pour croiser les larmes du soleil et gravir les marches de la vie…

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